Par un frais  matin en mai 2004, Jean-Luc Simbiliabo a pris serré dans ses bras une dernière fois sa famille, puis grimpait sur sa bicyclette et commençait à pédaler dans la route poussiéreuse, emportant avec lui une bâche, un kilo de sucre et peu de farine de manioc. Il avait 140 kilomètres à parcourir avant d’atteindre Nyankunde, où il pourrait rétablir la maison de sa famille et suivre la vision que Dieu lui avait donné, lui et quelques autres frères chrétiens pour reconquérir leur village bien-aimé pour le travail du Seigneur.

Pendant plus d'un an, Jean-Luc et sa famille ont vécus dans un camp de personnes déplacées à Oicha, République démocratique du Congo, attendant le moment où qu'ils pourraient retourner à Nyankunde après les terribles massacres qui s'y sont déroulés en septembre 2002. Il a été difficile de quitter sa famille, mais il savait que Dieu l'appelait à se déplacer à Nyankunde et commencer le processus de guérison... et à prier pour le village.

Après quelques jours épuisant sur sa bicyclette, Jean-Luc était à quelques kilomètres pour enfin atteindre Nyankunde lorsqu’un un soldat congolais l'arrêta. Le soldat a frappé Jean-Luc sur l'épaule avec la crosse de son fusil et lui et d’autres soldats ont volé ses provisions. Effrayée, mais sans se laisser intimider, Jean-Luc a obtempéré dans l'obéissance à Dieu.

Après son arrivée, il a été rejoint par deux autres croyants pour commencer le travail pour lequel le Seigneur l'avait appelé, à prier. « Opération Caleb » a débuté par une marche de prière dans tout le village pour reconquérir la terre pour le Seigneur. Cela ferait partie de la Fondation Dieu servant à la culture du ministère connu aujourd'hui en tant qu'Organisation, Evangélisation, Intercession et Libération, qui a aidé des milliers à trouver le pardon et libérer d’autres de la peur et de la haine à travers Jésus Christ. MAF joue un rôle clé dans le soutien de ce ministère avec des vols pour les équipes de pasteur qui voyagent à travers l'est de la RDC pour mener des ateliers.

Mais dans ces premières semaines et mois, Jean-Luc mentionne l'oppression spirituelle et la lourdeur qui était difficilement supportable. « Partout, on trouvait des ossements qui rappelaient la mort et l'esclavage de la peur ».

Jean-Luc a tout d'abord vécu près du centre médical évangélique, pour se joindre à une cinquantaine d'autres qui étaient déjà revenus. Mais alors, il sentait que le Seigneur le poussait à se déplacer vers la colline au-dessus de la station de la mission, à la périphérie et loin de tout le monde. « Vraiment, Seigneur? » Jean-Luc demandé. Pourtant, il a continué à obéir.

« Rétrospectivement, je me rends compte maintenant que Dieu me demandait de passer là pour garantir la porte arrière de Nyankunde, pour protéger le village en le couvrant dans la prière. » Derrière sa maison nouvellement adoptée il y avait une maison missionnaire complètement saccagée  là où la milice était descendue pour la première fois à Nyankunde.

Il a trouvé cette maison, abandonnée depuis longtemps par l'un des nombreux missionnaires occidentaux qui ne sont pas revenus ainsi qu’une autre bâche qu’il a obtenu d'un organisme d'entraide. Il a fait un toit de fortune et couvert la porte et les fenêtres. Puis sa famille est venue se joindre à lui à Nyankunde. La population locale a continué à se développer, de plus en plus de gens ont lentement commencé à retourner à Nyankunde depuis leurs camps de personnes déplacées.

Ce n’était pas facile, car la région était toujours instable. En effet, en 2009 tandis que Jean-Luc menait  un atelier spirituel, la milice volé sa maison et enlevé ses deux filles adolescentes. L'une des deux s'est échappée après quelques heures et l'autre s’en est sorti miraculeusement un jour plus tard. A cause de cela, il a exhorté sa famille à se déplacer dans un endroit plus sûr. Mais Jean-Luc et sa femme ne se sentaient pas libérés de l'appel de Dieu d'être là.

À cette époque, John W. de la MAF visite la famille alors qu'il était là, une évaluation des risques de sécurité pour MAF. « Il nous a encouragés à continuer dans l’œuvre du Seigneur à Nyankunde et prié avec notre famille dans notre maison, a déclaré Jean-Luc. »

Jean-Luc avait un fardeau pour toucher ceux de la  milice dans la brousse avec la guérison de l'amour du Christ, il a prié pour avoir l’opportunité de le faire. Puis, un jour l'idée une lui vint : prêcher depuis le sommet de la montagne avec un mégaphone ! Et de cette idée est née La Radio Télé Evangile et réconciliation.

« MAF a grandement aidé la station de radio évangélique RTER. Nous recevons des nouvelles et des enseignements par l'intermédiaire de la connexion Internet que MAF nous fournit. Sermons et études bibliques nous viennent de différents pays via le service postal, à bord des avions de la MAF. Mais également le courrier, les journaux et lettres, » a déclaré Jean-Luc.

Beaucoup d'émissions que Jean-Luc repose sont en rapport avec Jean 10:10: « C'est satan, le voleur, qui est derrière tout vol, toute destruction et qui tue... Mais par Jésus, il y a la vie et une vie n juste normale, mais une vie abondante et  pleine... une plénitude et le pardon. » S’exclame Jean-Luc.

Au mois de décembre 2011, il y a eu un rassemblement à Nyankunde de plus de 200 anciens miliciens au village pour avouer leurs fautes et demander pardon. Ils ont donné des témoignages de leur nouvelle foi dans en Jésus Christ, et beaucoup de ces témoignages ont été diffusées à la radio RTER. Ceci a amené une percée de réconciliation et de guérison dans une vaste zone. Jean-Luc a été surpris d'apprendre que des gens au loin comme depuis le Soudan et l'Ouest Ouganda sont venu à Christ à la suite des émissions de radio RTER.

Aujourd’hui, la guérison se poursuit à Nyankunde et le retour de la MAF est porteur d’espoir pour les gens là-bas. Jean-Luc explique, "La présence de la MAF nous donne du baume au cœur, et chaque personne ici rends grâce à Dieu et constate qu'il y a un plan divin de Dieu pour notre village, qui a été détruit. Maintenant les gens qui sont en Jésus Christ oublient peu à peu les atrocités et les traumatismes qui leur sont arrivés et peuvent continuer à reconstruire notre communauté par la grâce de Dieu."